Histoire de vie

Au revoir Micheline

Au revoir Mémé Micheline

Cet au revoir concerne les petits comme les grands qui tous l’appréciaient quel que soit l’âge ou la génération.

La vie de Micheline a commencé par une adolescence plutôt douloureuse au cours de la seconde guerre mondiale : elle perd son grand père Henri et connait les traumatismes de l’exode et des bombardements dévastateurs de la gare de triage de Somain à coté de laquelle se situait le domicile familial.

Chacun, dans la famille, se souvient de l’avoir entendue souvent rappeler ces heures difficiles.

Enfin un premier bonheur : à 15 ans, elle réussit brillamment le concours d’entrée a l’Ecole Normale d’Institutrice de DOUAI. Elle rencontre Guy Jonneaux qui fut, selon la tradition normalienne, son « mari pédagogique »à l’Ecole Normale d’Instituteurs. Il deviendra son époux devant l’état civil le 23 septembre 1950

Dans le dénuement de l’après-guerre, ils rejoignent leur première affectation à Grand Fort Philippe

C’est là que naîtra leur première fille, Martine en 1952,

Après cette naissance, Micheline devient rapidement Directrice d’Ecole à Villers en Cauchy avant de rejoindre Pecquencourt pour se rapprocher de sa famille.

Elle donnera naissance à Dominique en 1954 puis à Valérie en 1967.

Très attachée à sa profession, elle assumera les responsabilités de Directrice pendant plus de 40 ans à l’école de Filles puis à l’école mixte Langevin Wallon à Pecquencourt, tout en voulant continuer à exercer en classe de Certificat d’études puis de CM2.

L’Ecole Normale lui avait donné le goût d’aider les autres et de stimuler les élèves dont elle avait la charge avec le souci constant d’enrichir leur maîtrise de la langue française, leur raisonnement mathématique et leur culture historique et géographique. Enfants et petits enfants se sont souvent frottés à son immense culture orthographique, le pluriel des adjectifs, l’accord des participes passés et des verbes pronominaux réfléchis ou non n’avaient aucun secret pour elle.

Il faut dire que Micheline a toujours été exigeante tant vis-à-vis d’elle-même que des autres.

A titre d’exemple elle apprendra à nager à l’âge de 35 ans et se lancera dans la randonnée à Menton, bien après sa retraite tout en se consacrant à ses petits enfants.

Nous pouvons tous témoigner de son exigence perfectionniste et de sa grande culture.

Elle l’entretenait par des jeux et des exercices de l’esprit dont nous avons souvent fait les frais nous-mêmes en mesurant le chemin qui nous restait à parcourir pour pouvoir rivaliser.

Curieuse, dynamique et avide de découvertes, elle n’a pas hésité à nous rejoindre à plusieurs reprises au Maroc qu’elle a parcouru en tous sens, en compensation sans doute des voyages qu’elle n’avait pas pu faire avec son époux.

De la broderie à points comptés au tricot, à la lecture et au choix de poésies, d’œuvres et de chansons Micheline n’a eu de cesse d’ enrichir ses échanges avec les autres pour leur plus grand bonheur.

Au revoir Micheline, tu seras toujours auprès de nous un modèle de gentillesse, de droiture, de culture et surtout de discrétion.